Quand la main devient passage
L’inspiration
Quand la main de l’artisan donne forme, ce n’est pas une émotion qui la traverse.
L’émotion dans l’art devient un miroir pour celles et ceux qui y sont sensibles.
Ici, c’est un état d’alignement intérieur, car le souffle ne peut traverser que le silence.
Un état où la mise en retrait de soi ouvre le passage.
L’artiste n’est pas tourmenté par ses émotions, il est habité par une présence : l’esprit, le vivant, le maître des lieux ?
Le “je” devient un pont, et l’artisan, un compagnon au service de l’art.
Il n’est pas le souffle.
Il est un pont, une interface entre le souffle et la main.
Les courbes

Ici, chaque pièce est sculptée comme un hommage au féminin.
Des courbes finement ciselées, bombées, évoquant le corps d’une femme ou son mystère.
Rien n’est laissé au hasard et pourtant… chaque sculpture, chaque association de couleur semble venir d’ailleurs.
Et le mystère reste entier : qui est à l’œuvre ?
Les couleurs
Prenons l’exemple du dessin d’un collier de perles : Le lariat.

Si, au moment du tissage, mes émotions prennent le dessus, le collier ne manquera pas forcément de beauté, mais il n’y aura pas l’éclat recherché.
Si je pense l’association des couleurs, c’est encore pire. Il n’y a pas d’éclat et très rarement de beauté.
Il arrive parfois que je reste des heures devant un modèle car j’ai une idée et je veux absolument la faire aboutir : je bloque ainsi le passage et la magie disparait.
Souvent, je me surprends à penser, en voyant ma main s’orienter vers un tiroir de perles, “tu es vraiment sûre ?”.
Je ne sais pas à qui je m’adresse.
Mais je sais intimement que l’éclat recherché jaillit quand je deviens un réceptacle.
Ce que je ressens à l’intérieur n’est pas un vide.
La notion d’alignement, de verticalité pourrait-on dire, est très juste. Au dedans, le silence est apaisement et la présence, celle qui guide, passe par le corps.
Chaque fois que j’accepte d’être au service de l’art, alors je m’émerveille de ce qui se déroule juste là, entre mes mains.
La sculpture du bois se fait dans le même état d’alignement et j’ose croire que beaucoup d’artistes le vivent ainsi.
Les dessins

Regardez le dessin de ce collier.
Est-il le fruit du mental de l’artisan ?
Non.
Il a simplement fait irruption dans son esprit.
Aucun effort de réflexion n’est à l’origine de ce talisman.
Là encore, l’artisan est un passage pour la source qui l’inspire, mais il n’est pas le créateur. Il est son serviteur.
Pourquoi Valwicz ?
Peut-être est-ce le nom du souffle qui nous traverse.
Car il s’est lui aussi imposé le temps d’un claquement de doigts.
Je me souviens y avoir pensé un temps, sans succès. Et puis un soir, alors que je vaquais à tout autre chose, il s’est imposé comme une évidence.
Etrange non ?
Un mystère fascinant quand on ne cherche pas à le dévoiler et qu’on se contente de le contempler.
Voilà.
Voyez cet article comme un témoignage.
Et peut-être que si vous le lisez et que vous êtes vous aussi un artisan, un artiste, ces quelques lignes feront écho avec votre expérience.
Peintres, sculpteurs, écrivains, poètes…
Pouvons-nous nous identifier à un souffle qui vient d’ailleurs en y apposant notre nom ?
L’ébénisterie et le compagnonnage
Je ne peux que vous recommander de lire un article paru récemment sur substack :
La naissance de l’ébénisterie
L’auteur, Neb, y évoque une histoire de mouvement, de maîtrise et de pleine conscience.
Très enrichissant.
Meilleures ondes,
Valwicz
Pour découvrir les créations de Valwicz c’est ici.
Et l’atelier est à quelques pas de là…

 
			








